L’Avent : attente ou désir ?
L’Avent nous offre chaque année l’occasion de repenser pour nous-mêmes et pour l’Eglise la venue du Seigneur Jésus. Le Christianisme a cela d’original qu’il annoncera sans cesse la venue d’un Dieu dans la chair. Certes, nous confessons, comme tant d’autres, le Dieu unique et vrai. Certes, nous confessons son unité et son unicité. Mais, nous confessons ce que personne d’autre ne confesse : Dieu est venu en notre chair et il a pris un visage d’homme ! Et ça, c’est exceptionnel …
Si l’Eglise, par la liturgie de l’Avent, nous invite chaque année à ré-habiter ce mystère, c’est pour que nous soyons chaque jour comme en attente : oui, le Christ est venu dans la chair, il y a plus de 2000 ans ; oui, le Christ reviendra un jour où chacun de nous ne l’attendra pas vraiment … puisqu’il viendra – faut-il nous le rappeler ? – comme un voleur ! Mais oui aussi, il vient chaque jour dans une même mangeoire !
L’Avent sera donc ce temps d’attente où nous creuserons notre désir. Or, la différence entre attente et désir est fondamentale. Étymologiquement, l’attente est passive : on attend, on reste là et l’on patiente avant que les choses n’arrivent. Le terme désir au contraire, qui vient du latin desiderare, signifie « regretter l’absence de ». Il y a donc dans le désir une passivité active : un regret qui hâte la venue de l’être aimé. Désirons-nous vraiment la venue de Jésus pour qu’elle soit la plus rapide possible ? La hâtons-nous ?
Il nous faut donc creuser ce désir ; être des hommes et des femmes de désirs. Et que désirerons-nous, sinon Dieu seul ? Nous le désirerons pour nous-mêmes, mais aussi pour tous nos frères en humanité. Ainsi, notre Avent sera un temps de conversion de notre propre attente, et un temps missionnaire où nous désirerons (c’est-à-dire nous regretterons son absence) la venue de Dieu dans la vie de tous. Notre désir deviendra une prière ardente : « Viens bientôt, Sauveur du monde ! » (hymne liturgique de l’Avent).