Je ne possède pas ma vie pour moi-même !
Pour Benoît XVI, le prêtre est un « ami de Dieu » et un « expert en humanité », qui part à la recherche de la brebis perdue, la met sur ses épaules pour la ramener en sécurité. Selon le Christ, le vrai pasteur se reconnaît à trois traits, expliquait en substance le pape : « Il donne sa vie pour ses brebis, il les connaît et elles le connaissent, il est au service de l’unité ».
Le pape a mis les futurs prêtres en garde contre la tentation d’entrer dans l’enclos des brebis non par la porte mais comme le mercenaire de la parabole qui arrive là « où légitimement, il ne devrait pas arriver. C’est l’image de l’homme qui, à travers le sacerdoce veut devenir important, un personnage ; l’image de celui qui a en vue sa propre exaltation et non pas l’humble service de Jésus-Christ. (…) La seule ascension légitime vers le ministère du pasteur est la croix. Voilà la porte. Ne pas désirer devenir personnellement quelqu’un mais au contraire être pour l’autre, pour le Christ ».
C’est ainsi, soulignait le pape, que le prêtre se dispose à être « un autre Christ » : le vrai prêtre donne sa vie pour ses brebis, « se donne lui-même » à commencer par le sacrifice qu’offriront les mains consacrées au cours de la messe d’ordination : l’eucharistie quotidienne. « L’Eucharistie quotidienne doit devenir pour nous, recommandait le pape, une école de vie où nous apprenons à donner notre vie. La vie, on ne la donne pas seulement au moment de la mort, et pas seulement par le moyen du martyre. Nous devons la donner jour après jour. Il faut apprendre jour après jour que je ne possède pas ma vie pour moi-même. (…) Donner sa vie, et non pas la prendre, insistait Benoît XVI. C’est justement ainsi que nous faisons l’expérience de la liberté. La liberté de nous mêmes, l’ampleur de l’être. Précisément ainsi, dans l’être utile, notre vie devient importante et belle. Seul qui donne sa vie la trouve ».
Le prêtre, en tant que pasteur, connaît les hommes, les suit, va les trouver, est ouvert à leurs questions, à leurs besoins. Le prêtre ne peut donc pas être « quelqu’un qui ne parle pas en son nom propre » mais doit être une caisse de résonance de la « voix du Père ».
Le pape soulignait la sollicitude « universelle » qui doit animer le ministère sacerdotal, à commencer par le souci de ceux qui « croient et vivent avec l’Eglise ». Mais le pape recommande aussi de « sortir sur les routes et le long des haies » pour y faire parvenir l’invitation de Dieu à son banquet également à ceux qui n’ont encore rien entendu, ou n’ont pas été touchés intérieurement.
Article de Zenit (www.zenit.org) sur l’homélie de Benoît XVI, dimanche 7 mai 2006