être prêtre ? pourquoi pas moi ?
1er mai 1988 : un petit garçon arrive en procession au pied de l’autel. C’est un dimanche ; l’église est pleine à craquer. Il va recevoir le Corps du Christ pour la 1ère fois. Sa famille est là, par tradition. A la maison, on ne prie pas ; on ne parle pas religion ; on ne va pas à la messe. Il s’avance, parce que, dans la famille, on a toujours, malgré tout, fait sa 1ère communion.
Et là, c’est l’explosion de joie dans ce petit cœur d’enfant : voilà que l’hostie prend le goût d’une présence ; la foi pénètre alors son cœur : Jésus est là !
Sa vie a basculé pour toujours. Cette expérience, il ne l’oubliera jamais : son existence est fondée dessus, comme la maison qui repose sur de solides fondations. De dimanche en dimanche, il n’a jamais manqué la messe : le désir de renouveler sa 1ère communion chaque semaine était plus fort que tout. En servant sa paroisse comme enfant de chœur, il avait ainsi une bonne excuse pour quitter le nid familial chaque dimanche et aller, à l’église, retrouver le Bien-Aimé. Quand la grâce attire à Lui, il faut bien un cœur d’enfant pour ne pas y résister.
Ce petit garçon, vous l’avez devant vous aujourd’hui : il consacre le pain et le vin. Ce Jésus qui a chamboulé sa vie vient aujourd’hui par ses mains nouvellement consacrées. Si je suis prêtre aujourd’hui, c’est parce que depuis l’âge de 8 ans, Jésus m’a attiré à lui, inexorablement. Cette expérience de ce Dieu présent au tabernacle est le fondement de mon appel au sacerdoce : si Jésus se donne à la messe, chaque jour, c’est pour qu’en retour, nous nous offrions à Lui, dans un don sans réserve !
Pourquoi pas prêtre ? Cette question a raisonné en moi depuis l’âge de 8 ans, avec le désir « de faire venir Jésus sur l’autel », comme je le disais tout gamin.
Que nos communions, de dimanche en dimanche, soient comme une 1ère communion ! Que nous plongions toujours plus avant dans ce mystère de la Présence du Seigneur. Et que dans notre paroisse, raisonne cette question :
« être prêtre ? pourquoi pas moi ? »